Le syndicat Enerplan demande un Plan d’urgence solaire

Le syndicat Enerplan demande un Plan d’urgence solaire, pour que l’énergie solaire participe à la transformation du mix électrique en France.

07 avril 2022

Le syndicat Enerplan demande un Plan d’urgence solaire

Alors que le système énergétique européen est au coeur des discussions et interrogations en ces temps troublés du côté de l’Ukraine, le syndicat Enerplan, représentant l’ensemble des acteurs de la filière solaire en France, demande un Plan d’urgence solaire, avec de nombreuses propositions pour que l’énergie solaire participe à la transformation du mix électrique sur le territoire français.

 

Urgence. Pour Enerplan, il y a tout simplement urgence à ce que le système énergétique français se transforme. Des mots forts choisis par le syndicat du solaire pour alerter sur le retard pris dans le domaine en France et la nécessité selon le syndicat d’accélérer les transformations pour arriver à l’indépendance énergétique.

L’organisme, voix des professionnels de l’énergie solaire en France, préconise la mise en œuvre d’un Plan d’urgence solaire à établir le plus rapidement possible. Objectif : la mise en service en 2025 de centrales solaires représentant une puissance de 10 GW, soit près de 4 fois plus qu’en 2021. Au total,  l’énergie solaire représenterait fin 2025 environ 10% de la production française d’électricité, objectif identique à celui de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie pour 2028. Des chiffres colossaux à la hauteur des enjeux actuels dans le domaine. Dépendance, instabilité, retard sur les voisins européens… Selon Enerplan, la France doit désormais passer dans une nouvelle ère sur le solaire.

La proposition du syndicat vise à faire reconnaître le principe de l’utilité publique d’un Plan d’urgence solaire, qu’il faudrait lancer dans les 3 mois, ainsi qu’ à mettre en place une concertation entre la filière et l’État pour discuter et enrichir les propositions de ce plan exceptionnel.

 

 

Un programme de mesures concrètes

Pour atteindre cet objectif de 10 GW raccordés sur l’année 2025 (niveau déjà atteint par de nombreux pays en Europe), Enerplan propose différentes mesures :

  • des mesures systémiques recouvrant tous les aspects touchant l’énergie solaire (production, réindustrialisation, raccordement, stockage, formation, …)
  • le développement d’une véritable industrie nationale de fabrication de panneaux solaires pour assurer une indépendance complète.

Le syndicat demande la mobilisation des acteurs, la mobilisation foncière de tous les terrains disponibles, privés et publics, ainsi que la mise en place des projets rapides à construire. Enerplan espère des changements sur le plan administratif pour répondre au  problème de l’explosion des coûts de matériaux et matières premières en donnant la possibilité aux porteurs de projets lauréats d’appel d’offres de bénéficier du prix de marché et de compenser ainsi les surcoûts.

 

 

Mise en place d’une industrie française de fabrication

Des mesures d’accompagnement seront évidemment indispensables selon le syndicat à l’origine de ce plan d’urgence solaire : adaptation des appels d’offres (avec des critères d’éligibilité élargis et une augmentation des volumes alloués), renforcement du réseau et du processus d’urgence des procédures de raccordement, et intégration immédiate de stockage sur les grands projets.

Le secteur de la production ne sera évidemment pas en reste dans le cadre de ce Plan d’urgence solaire. Il faudra ainsi accompagner cette accélération avec le développement d’une filière de production de panneaux photovoltaïque, avec le lancement de gigafactories et en formant du personnel qualifié, pour assurer l’indépendance nationale dans le domaine.

Parmi les propositions aussi :

  • élargir et pérenniser les dispositifs pour les particuliers
  • accélérer les délibérations pour les projets de grandes installations
  • inciter l’intégration de dispositifs solaires thermiques et géothermiques  dans les bâtiments neufs.

Pour le syndicat Enerplan, plus question de tergiverser. L’heure doit être aux mesures radicales, dérogatoires si besoin, pour transformer et restructurer le système énergétique, et ainsi permettre au secteur du solaire à la fois de répondre à l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050, mais aussi de contribuer rapidement à l’indépendance énergétique de la France.